Université François Rabelais (Tours)
Département de musique et musicologie
Atelier de pop music
Année universitaire 2006-2007
Fanny Bulanda
Philippine Vilain
Master II
Analyse d'une chanson de pop music :
Roxanne, Police, 1978.
Premières impressions à l'écoute
Adjectifs Mouvements Lieux/Couleurs/Scenarios
Enragé Claque Rue
Joyeux Marche Nuit
Insistant Boire Gouttière
Solitude Ranger Humide
Amoureux Course à pied Filtre Bleu
Rebelle Coup de poing Pénombre
Epuisé Maison confinée
Interrogatif Casse tout
Nerveux Gris
Saoul Bonnet rouge
Dirigé Cheveux longs et sales
Engagé
Profond
Libre
Efficace
Net
Tranchant
Soudain
Haletant
S'étouffant
Grille
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Structure
Parties |
Analyse accompagnement |
Voix, paroles |
Corellations avec impressions |
Introduction |
- Tempo bien marqué, guitare ( rythme reggae ), et batterie - Hausse tonale - Arrivée de la basse sur contretemps
- Cluster piano puis rire - Break suspensif, silence |
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- Insistant, marche, course à pied, dirigé, net, efficace, rangé - Instabilité, interrogatif, libre - Instabilité, profondeur, insistant - Instabilité, libre - Interrogatif, soudain, haletant |
A ( couplet ) |
- Reprise de l'intro avec voix en plus, ( x2 ) - Break suspensif, silence |
- Premier mot ( Roxanne ) timide, comme un appel vite étouffé, sur intervalle descendant -Voix pas claire, pas calée, grands intervalles. - Prend de plus en plus d'assurance -Voix seule sur les breaks |
- Amoureux, nerveux, épuisé
- Instable, saoul
-Epuisement, solitude |
B ( refrain, première partie ) |
- Comme le couplet rythmiquement mais change de tonalité ( quarte supérieure ) |
-« Roxanne » est plus insistant, mais résigné, comme si le chanteur abandonnait en traînant sur 'ro' de Roxanne. |
- Etouffement, insistant, épuisement. |
C ( deuxième partie du refrain ) |
- Accélération rythmique de surface par la batterie type rock et non plus reggae - Walking bass - Choeur des musiciens sur' Roxanne', les voix du choeur ne finissent pas en même temps, décalage. |
-le 'put on the red light' est plus agressif, répété 5 fois à l'identique dans l'intonation, l'expressivité. -à la fin le 'oh' est une sorte d'abandon, de lassitude. Il rend les armes mais veut quand même se faire entendre. |
- Insistant, répétition
- Rebelle, soudain, haletant, casse tout, coup de poing, épuisé. |
Pont |
- Reprise de l'intro, même rythme de reggae |
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A' |
- Comme A mais basse dans l'aigu au début - Break suspensif, silence, plus long |
- Changement de volume dans la voix, changement dans l'intonation. Il n'y a plus de retenue. Il n'est plus maître de rien, c'est un flux de paroles incontrôlables et incontrôlées. |
- Saoul, solitude, amoureux, épuisé, libre -interrogatif |
B |
- Identique à la première fois |
- Plus agressif dans la voix effet 'bébé lion' qui essaie de faire peur mais qui est plus touchant qu'apeurant. |
- Solitude, enragé, rebelle, s'étouffant, |
C |
- Reprise 4 fois, à partir de la deuxième reprise, les voix du choeur ne finissent pas en même temps, décalage. - De la 3ème à la 4ème reprise, la batterie marque tous les temps avec grosse caisse et caisse claire. |
- Répétition ad libitum des mots du refrain, semble ne jamais devoir finir, c'est comme si cette histoire n'avait pas de fin. Toujours la même chose. Appel à l'aide, urgence de la situation. |
-nerveux, insistant, engagé, course à pied. |
Paroles
Roxanne, you don't have to put on the red
light
Those days are over
You don't have to sell your body to the night
Roxanne, you don't have to wear that dress tonight
Walk the streets for money
You don't care if it's wrong or if it's right
Roxanne, you don't have to put on the red light
Roxanne, you don't have to put on the red light
Put on the red light, put on the red light
Put on the red light, put on the red light
Put on the red light, oh
I loved you since I knew ya
I wouldn't talk down to ya
I have to tell you just how I feel
I won't share you with another boy
I know my mind is made up
So put away your make up
Told you once I won't tell you again it's a bad way
Roxanne, you don't have to put on the red light
Roxanne, you don't have to put on the red light
You don't have to put on the red light
Put on the red light, put on the red light
La chanson et son contexte socio-politico historique.
Le groupe Police, formé en 1977 en Angleterre s'inscrit dans une période délicate et mouvementée pour ce pays.
Roxanne est l'une des chansons les plus connue du groupe Police. Cette chanson, sortie en 1978 dans l'album Outlandos D'amour évoque le thème de la prostitution. Un homme, épris d'une prostituée, l'interpelle et la met face à la situation dans laquelle elle est. Il lui déclare son amour et lui dit que les temps sombres sont désormais finis, et qu'elle peut arrêter. C'est aussi le thème de l'amour que l'on ne peut vivre, de la révolte face à une situation. Cette révolte de l'époque est bien présente dans la façon de chanter de Sting : voix éraillée, rauque, à bout de souffle qui interpelle et insiste, qui marque vraiment un caractère de rébellion. On peut peut-être aller au delà de la simple révolte face à une situation précise. En effet, cette chanson naît dans une période qui est marquée par de grands bouleversements politiques et sociaux en Angleterre : grèves des salariés, chômage, instabilité sociale, évolution du rôle de la femme, révolte en tous genre. Au delà du problème d'un homme amoureux d'une prostituée, c'est peut-être les problèmes de la société britannique de cette époque qui sont décriés. La lassitude du chanteur, sa volonté de changement et son cri ne sont peut-être pas dirigés uniquement vers une femme mais se voudraient porte-parole de l'accablement général de ses concitoyens.
L' omniprésence du rythme reggae accentue encore plus la volonté de changement et le coté revendicatif. Au-delà de suivre une simple mode, l'utilisation du reggae dans cette chanson donne un espoir d'amélioration et marque la volonté de tenir ferme dans ces revendications. De plus, le reggae est une musique très collective. Par conséquent, ici, c'est plus un groupe qui s'adresse à une autre collectivité, plutôt qu'un chanteur à une femme. Le reggae est très présent dans cette chanson non seulement par le rythme, mais jusque dans la dénomination de la femme. Dans le second couplet, le plus libre, il lui exprime ses sentiments avec l'expression typiquement reggae "ya'' au lieu de ''you''.
Anecdote:
Selon certains sites internet :
Si l'on écoute attentivement le début de Roxanne, on entend un bref accord de piano, puis le rire de Sting. Ce n'était pas du tout prévu dans la chanson originale, c'était même un accident ! En effet, lors de l'enregistrement de la partie chantée, Sting, qui venait de passer une nuit blanche, eut un gros coup de barre. Avisant un piano derrière lui, il voulut s'asseoir un petit peu, pensant que le couvercle était rabattu ; il ne l'était pas, et l'accord que l'on entend au début de Roxanne a été joué par le postérieur de Sting ! Se rendant compte de ce qu'il venait de faire, il rit - et c'est ce rire que l'on entend au début de la chanson. Le groupe garda ce petit passage, car l'accord joué, bien qu'atonal, ne jurait pas avec l'accord de Sol mineur joué par la guitare...
« Ça fesse dans l'dash ! »